Observatoire français de l’IA : la CNIL participe aux réflexions sur l’impact de l’IA sur le travail et l’emploi
Le 11 décembre 2024, Marie-Laure DENIS, présidente de la CNIL, a participé à un séminaire organisé par l’Observatoire français de l’IA sur les effets du développement de l’intelligence artificielle sur le travail et l’emploi. Ont notamment été abordés les enjeux liés à l’explicabilité des décisions prises par l’IA.
L'Observatoire Français de l'IA à Rome, dont l’objectif est notamment de créer un espace d’échanges entre diplomates, acteurs du Saint-Siège, dirigeants d’entreprises, experts et représentants de la société civile, a animé, le 11 décembre 2024, un séminaire en vue de nourrir une réflexion collective sur l’impact de l’IA sur le travail et les emplois.
Ce séminaire, coorganisé avec l’ambassade de France près le Saint-Siège, la Human technology foundation et l’Institut Français - Centre Saint-Louis, s'inscrit dans la préparation du futur sommet sur l’IA – AI Action Summit – que la France accueillera en février 2025.
Le développement de l’IA représente une formidable opportunité pour les entreprises, administrations ou associations. Elle peut permettre des gains de productivité, automatiser certaines actions donnant alors l’opportunité aux employés de se concentrer sur des tâches à valeur ajoutée, mais elle représente également des défis en termes de responsabilisation des employés, de bien-être au travail ou de respect de différentes branches du droit (droit du travail, propriété industrielle, protection des données…).
En pratique, les travaux se sont déroulés sous la forme de quatre ateliers thématiques :
- Quels sont les impacts sur la relation au travail ?
- Quels sont les impacts sur les compétences ?
- Quels sont les impacts sur le collectif ?
- Quels sont les impacts sur l’attribution de la responsabilité ?
La CNIL était particulièrement en charge d’animer le quatrième atelier dédié à l'attribution de la responsabilité dans le cadre de l’utilisation de l’IA. L’introduction de l’IA dans les processus décisionnels et opérationnels est, en effet, susceptible d’entraîner une dilution de la responsabilité entre plusieurs acteurs : concepteurs de la technologie, entreprises utilisatrices et superviseurs humains. Ce phénomène d’éparpillement complexifie l’identification des responsables en cas d’erreurs ou de dérives, notamment lorsque les décisions prises par l’IA sont peu ou pas expliquées/explicables.
La participation de la CNIL à ces ateliers s’inscrit dans la continuité de ses travaux sur l’IA, notamment la production de fiches pratiques, comme celles qui ont été soumises à consultation publique jusqu’en octobre dernier, et portant sur l’information des personnes, l’exercice de leurs droits, l’annotation des données et la sécurité.
D’une manière générale, la CNIL est particulièrement attentive aux effets de l’utilisation des services d’intelligence artificielle dans les processus de recrutement, la gestion des ressources humaines ou encore dans le suivi de l’activité des salariés. Les enjeux portent, en particulier, sur le caractère automatique de certaines décisions, les risques de biais discriminatoires ou encore l’explicabilité des décisions.
La synthèse des travaux du séminaire de travail alimentera les réflexions et travaux préparatoires sur le thème de l’avenir du travail du Sommet pour l'Action sur l'intelligence artificielle de Paris de février 2025. Il a été organisé en partenariat par :
- La Human Technology Foundation, qui anime notamment un réseau de recherche et d'action sur les enjeux éthiques des technologies numériques et leur impact sur l’humain, les sociétés et l’environnement.
- Institut Français – Centre Saint-Louis qui fait partie du réseau des instituts culturels français à l’étranger du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.